Aujourd’hui, place au portrait émotionnel de Ludovic de Gromard, fondateur et CEO de Chance.
Avec la série Portrait Émotionnel, Fullémo donne la parole à des femmes et des hommes qui incarnent, à leur manière, l’intelligence émotionnelle au travail.
À travers ces témoignages sincères et inspirants, nous cherchons à sensibiliser au rôle des émotions dans la vie professionnelle et à libérer une parole encore trop souvent tue en entreprise.
Chaque portrait est structuré autour de six questions identiques, et retranscrit avec soin pour préserver l’authenticité et la profondeur des échanges.
Notre intention : inspirer, transmettre des clés, et favoriser l’épanouissement professionnel en rendant visibles des récits vécus.
Vous allez découvrir le portrait émotionnel de Ludovic de Gromard.
- Comment définis-tu ton métier ?
- Quel est le sens que tu donnes à ton job ?
- Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?
- Raconte une situation où tu t’es senti dépassé par tes émotions
- Quelles sont tes techniques pour gérer les situations émotionnelles ?
- Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?
- Ce que nous retenons de ce Portrait Émotionnel
Comment définis-tu ton métier ?
Je me vois comme celui qui donne la vision à l’équipe. Mon rôle est ensuite de traduire cette vision en organisation concrète. C’est un métier fait de décisions, d’écoute, de gestion du risque, et d’une forme de soin envers l’autre. J’essaye d’y mettre de la joie, même si parfois, tout est très intense. Être entrepreneur, c’est aussi donner du souffle, transmettre de l’énergie.
Quel est le sens que tu donnes à ton job ?
Le mot qui me vient, c’est « servir ». Servir nos membres, notre équipe, notre mission. C’est ça qui me porte. J’ai eu des chances incroyables dans ma vie, et cela m’a donné envie d’agir pour celles et ceux qui en ont eu moins. Ce sens-là est suffisamment puissant pour me faire traverser les journées les plus difficiles, même quand les tâches du quotidien ne sont pas toutes exaltantes.
Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?
L’émotion, moteur et défi
Mes émotions sont omniprésentes. J’ai une empathie naturelle qui me sert à fédérer, à comprendre. Mais elle peut aussi m’épuiser. Les désaccords au sein de l’équipe, ou la nécessité de trancher seul, me fatiguent émotionnellement.
Manager à distance : une complexité émotionnelle
Chez Chance, tout est à distance. Cela implique une rigueur extrême dans la manière de communiquer, de détecter l’engagement, de rester connecté aux autres. La « démission mentale » est un sujet qui m’inquiète, je dois rester attentif.
Raconte une situation où tu t’es senti dépassé par tes émotions
En 2018, nous avons dû faire un pivot stratégique et licencier 80 % de l’équipe. Je me suis effondré. C’était insupportable pour moi. Je suis parti me reposer, j’ai dormi, lu, médité. Puis je suis reparti de zéro, en France, avec dix personnes. J’ai appris que l’on pouvait tout perdre et se reconstruire. Ce burn-out m’a fragilisé, mais m’a aussi renforcé.
Quelles sont tes techniques pour gérer les situations émotionnelles ?
Des routines pour tenir
Je médite tous les matins. Je me suis construit une routine pour garder l’équilibre. Si je sens que l’émotion monte, je m’éloigne, je fais une pause, je respire.
Créer de la distance émotionnelle
Je me méfie de mes premières réactions. J’essaie de m’en détacher pour mieux réfléchir. J’ai aussi appris à reconnaître les émotions des autres et à m’ajuster. C’est un travail quotidien, mais il m’aide à ne pas sombrer quand la pression est trop forte.
Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?
Progresser dans une direction qui a du sens
Je tire mon épanouissement du sentiment de contribuer à quelque chose de plus grand que moi. Ce n’est pas toujours agréable, mais c’est utile. J’ai un rapport très fort à la progression. Si je ne sens plus que j’avance, je me sens mal.
Trouver l’équilibre entre plaisir et utilité
C’est une tension permanente entre faire ce que j’aime, et ce que je crois utile pour le collectif. Je tends vers un équilibre entre ces deux pôles. Et j’accepte que cela reste un chemin plus qu’un objectif atteint.
Ce que nous retenons de ce Portrait Émotionnel
Ludovic de Gromard incarne une vision du leadership faite d’intelligence émotionnelle, de responsabilité et de sincérité. Il nous montre qu’un dirigeant peut douter, chuter, mais aussi se relever, avec justesse et conviction.
Son témoignage nous rappelle que le moteur de l’émotion peut être exigeant… mais qu’il donne toute sa puissance au sens. Merci à lui pour ce partage inspirant.
