Avec la série Portrait Émotionnel, Fullémo donne la parole à des femmes et des hommes qui incarnent, à leur manière, l’intelligence émotionnelle au travail.
À travers ces témoignages sincères et inspirants, nous cherchons à sensibiliser au rôle des émotions dans la vie professionnelle et à libérer une parole encore trop souvent tue en entreprise.
Chaque portrait est structuré autour de six questions identiques, et retranscrit avec soin pour préserver l’authenticité et la profondeur des échanges.
Notre intention : inspirer, transmettre des clés, et favoriser l’épanouissement professionnel en rendant visibles des récits vécus.
Vous allez découvrir le portrait émotionnel d’Agathe Wautier.
- Portrait émotionnel d’Agathe Wautier
- Qui est-elle ?
- Comment définissez-vous votre métier ?
- Quel est le sens que vous donnez à votre travail ?
- Quels impacts ont vos émotions sur votre travail ?
- Une situation où vous vous êtes sentie dépassée par vos émotions
- Quelles sont vos techniques pour rester confortable dans l’inconfort émotionnel ?
- Comment définissez-vous l’épanouissement professionnel ?
- Ce que nous retenons de ce Portrait Émotionnel
Portrait émotionnel d’Agathe Wautier
Qui est-elle ?
Agathe Wautier est cofondatrice du Galion, un collectif d’entrepreneurs de la tech et un think tank influent au sein de la French Tech.
À travers son témoignage, elle nous montre combien les émotions nourrissent la confiance, la relation humaine et l’intelligence collective.
Comment définissez-vous votre métier ?
Je facilite les rencontres entre entrepreneurs pour stimuler le partage d’expérience.
Ma mission est de catalyser l’intelligence collective du Galion.
Nous réunissons aujourd’hui plus de 400 entrepreneurs.
Je me définissais autrefois comme une GO du Club Med.
Aujourd’hui, je suis la clé de voûte du collectif.
Mon rôle est de créer les bonnes conditions pour que chacun se sente libre de partager.
Nous avons lancé Galion Peers, un programme pour les C-levels.
Ils bénéficient de réseaux entre pairs par fonction (RH, marketing, etc.).
L’idée est simple : faire grandir l’écosystème en formant mieux ses managers.
Quel est le sens que vous donnez à votre travail ?
Je crée un espace de respiration pour les entrepreneurs.
Un lieu où ils peuvent se confier sans filtre, en toute sécurité.
Un cercle où ils brisent la solitude du dirigeant.
Offrir cet espace d’échange sincère me donne un sentiment d’utilité très fort.
Je les aide à reprendre de la hauteur, à trouver du recul.
C’est ce sens-là qui m’anime au quotidien.
Quels impacts ont vos émotions sur votre travail ?
Mes émotions influencent énormément ma manière de travailler.
Je suis très expressive, parfois trop.
Mais je pense que montrer ses émotions est une force, surtout en tant que leader.
Au Galion, j’ai voulu créer une culture où l’on ose dire ce qu’on ressent.
Nous avons adopté un rituel simple : on matérialise un échec par un objet.
On le place au centre, on en parle, et on passe à autre chose.
Je dirige une équipe très féminine.
Nous accueillons les pleurs comme d’autres accueillent la colère.
C’est un signal, pas un drame.
J’ai aussi compris que ma posture pouvait impressionner.
Être une femme exigeante, mère de deux jeunes enfants, renvoie parfois une image de dureté.
Je fais donc attention à ouvrir la porte à la vulnérabilité.
Aujourd’hui, j’apprends à mieux célébrer les réussites.
À équilibrer exigence et reconnaissance.
C’est une culture du partage que je fais grandir, jour après jour.
Une situation où vous vous êtes sentie dépassée par vos émotions
Un jour, en réunion avec mon associé, j’ai fondu en larmes.
La fatigue, la frustration, le sentiment de ne pas être entendue ont tout emporté.
J’avais l’impression d’avoir tout essayé.
Et je me suis effondrée.
Cet instant m’a bouleversée.
Mais il a aussi permis une vraie avancée dans notre relation.
Deux jours plus tard, mon associé est revenu avec une proposition concrète.
Cet épisode m’a appris que l’émotion intense peut faire bouger les lignes.
Mais elle doit rester exceptionnelle, pour garder toute sa force.
Quelles sont vos techniques pour rester confortable dans l’inconfort émotionnel ?
Je m’inspire de modèles masculins que j’admire : j’observe, je me tais, je prends du recul.
Avant, je répondais vite.
Aujourd’hui, je respire, j’écoute, je prends le temps.
Je suis spontanée, mais j’apprends à ne pas me laisser emporter.
Quand je m’énerve, je regrette.
Donc j’anticipe, je prépare mes prises de parole, surtout dans des environnements tendus.
Je garde une autorité naturelle dans les moments clés, mais j’ai appris à la tempérer.
Cela me permet d’être plus juste, plus alignée.
Comment définissez-vous l’épanouissement professionnel ?
C’est se lever le matin avec l’envie d’agir.
Pas tous les jours, bien sûr.
Mais si cette envie disparaît plusieurs fois par semaine, il faut s’interroger.
Je crois à la complémentarité des forces.
Mieux vaut développer ses qualités et s’entourer que s’épuiser à combler ses faiblesses.
Je me sens épanouie parce que je vois l’impact que le Galion a sur ses membres.
Certains témoignages me bouleversent.
Le think tank porte aussi une influence économique.
Et cela m’ancre encore davantage dans ma mission.
Je veux aller plus loin sur des sujets comme la parité et la responsabilité sociale.
Faire grandir le Galion, oui.
Mais en veillant à toujours garder une empreinte émotionnelle forte dans chaque expérience.
Un conseil que je partage souvent :
Un événement réussi est un événement que l’on cite spontanément, six mois plus tard.
S’il n’a laissé aucune émotion, il n’a rien laissé du tout.
Ce que nous retenons de ce Portrait Émotionnel
Le portrait émotionnel d’Agathe Wautier révèle une dirigeante sincère, humaine, et profondément engagée.
Son témoignage nous rappelle que l’émotion, loin d’être un frein, peut devenir un formidable levier de confiance et de lien.
Dans un monde rationnel, elle fait le choix assumé d’embrasser l’authenticité, pour faire grandir les autres autant que ses projets.
