Avec la série Portrait Émotionnel, Fullémo donne la parole à des femmes et des hommes qui incarnent, à leur manière, l’intelligence émotionnelle au travail.
À travers ces témoignages sincères et inspirants, nous cherchons à sensibiliser au rôle des émotions dans la vie professionnelle et à libérer une parole encore trop souvent tue en entreprise.
Chaque portrait est structuré autour de six questions identiques, et retranscrit avec soin pour préserver l’authenticité et la profondeur des échanges.
Notre intention : inspirer, transmettre des clés, et favoriser l’épanouissement professionnel en rendant visibles des récits vécus.
Vous allez découvrir le portrait émotionnel de Mathilde Héliès.
Portrait émotionnel de Mathilde Héliès
Qui est-elle ?
Mathilde Héliès est fondatrice de Fullémo, cabinet de conseil en ressources humaines spécialisé dans le développement des compétences émotionnelles. Experte en intelligence émotionnelle, elle accompagne les individus et les organisations vers plus de cohérence émotionnelle. Elle est également conférencière et résolument passionnée par les sujets liés à l’impact des émotions dans le monde du travail.
Comment définis-tu ton métier ?
J’ai fait de ma passion mon métier : je suis passionnée par les relations humaines. Depuis toujours, c’est le cœur de mon activité professionnelle.
Depuis deux ans, je dirige Fullémo, le cabinet que j’ai fondé. Il me permet de me réaliser pleinement, d’aligner mes convictions, mes valeurs et mes pratiques.
La nature humaine, ses ressorts, ses complexités et ses paradoxes me fascinent. Très tôt, j’ai plongé dans la lecture d’ouvrages de psychologie, de communication, de développement personnel. Et cela ne m’a jamais quittée.
Chaque rencontre, chaque contexte, chaque mission est une source de stimulation. Je travaille sans recette toute faite, avec une approche artisanale, sensible et stratégique.
L’intelligence émotionnelle est mon sujet de prédilection. Je m’y suis intéressée dès 2006, en observant combien les émotions sous-tendent les comportements professionnels. Cela m’a amenée à collaborer à la création du QE Pro, un outil pour objectiver les compétences émotionnelles au travail.
Je continue à me former, chaque année, pour enrichir mes grilles de lecture. Je consacre au moins trente jours par an à cela, pour moi, et pour mieux transmettre.
Quel est le sens que tu donnes à ton job ?
Favoriser l’épanouissement professionnel.
C’est le « Why » de Fullémo. Toutes nos décisions et actions s’inscrivent dans cette vision.
Pour moi, permettre à quelqu’un d’atteindre son plein potentiel est une mission précieuse. Nous utilisons l’intelligence émotionnelle comme levier de bien-être et de performance. Cela nous conduit aussi à travailler sur l’environnement sensoriel, à mobiliser l’art ou le design olfactif pour enrichir l’expérience collaborateur.
Notre approche, résolument humaine, répond aux enjeux actuels des entreprises : fidélisation, engagement, attractivité. Et parce qu’elle est utile à l’individu et à l’organisation, elle fait profondément sens pour moi.
Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?
Mes émotions sont un radar, une boussole.
Je suis très connectée à mes ressentis. J’ai appris à accueillir chaque émotion, à décrypter le besoin qu’elle signale, à y répondre. C’est pour moi une façon de préserver l’équilibre émotionnel, donc le bien-être et l’efficacité.
Je m’auto-scanne régulièrement. Cela me permet d’adapter mon énergie à la situation, de mieux gérer mes transitions et de gagner en justesse.
Les émotions sont aussi des indicateurs puissants. Une émotion agréable signale un besoin nourri. Une émotion désagréable m’invite à ajuster. Je suis très attentive à leurs manifestations corporelles, à ces signaux physiologiques subtils qui me guident.
C’est cette connexion qui m’a permis, par exemple, de me libérer de migraines récurrentes. Et c’est aussi ce qui me permet d’être présente aux autres.
Je crois profondément que l’entreprise peut – et doit – devenir un lieu d’émotions saines, vivantes, constructives. Manager, c’est manager des émotions. Et cela s’apprend.
Raconte-moi une expérience dans laquelle tu t’es sentie dépassée par tes émotions
Lors de mon dernier séminaire en entreprise, avant de quitter mes fonctions, j’ai ressenti un grand décalage.
Je n’avais pas encore annoncé mon départ à mes équipes. J’avais un nœud dans le ventre, une forme de honte, de tristesse, et un vrai malaise.
Pour dépasser cela, je me suis recentrée, j’ai pris le temps de m’écouter. J’ai identifié que mon besoin profond était de préserver le lien.
En changeant de perspective, j’ai pu vivre cette journée avec présence, authenticité, et même beaucoup de joie. Mes collaborateurs m’ont envoyé une énergie précieuse.
Ce genre d’expérience m’apprend toujours quelque chose sur moi. C’est ce qui m’aide à évoluer, à rester alignée, et à avancer.
Quelles sont tes techniques pour rester confortable dans des situations qui t’impactent émotionnellement ?
J’ai des rituels chaque matin : sport, ancrage, gratitude. Cela me met dans une énergie positive.
En amont d’une situation à enjeu, je mobilise la visualisation, la respiration, ou des outils de préparation mentale comme la PNL.
En situation, je reste à l’écoute de ce qui me traverse. Je m’autorise à ajuster, à ralentir, à prendre soin de moi. Le langage intérieur, la façon dont je me parle, est aussi une clé : je veille à me traiter avec bienveillance.
J’aime aussi les citations inspirantes. Celle du Dalaï Lama m’accompagne souvent :
« Face à un problème, si je peux faire quelque chose, il est inutile de m’inquiéter. Si je ne peux rien faire, il est inutile de m’inquiéter. »
Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?
Pour moi, c’est quand on n’a plus l’impression de travailler.
Je ressens cela chaque jour. Mon travail est une source de joie, de sens, d’accomplissement. J’apprends, je partage, je contribue. Je suis entourée de personnes que j’apprécie profondément. Je me sens à ma place.
L’environnement de travail compte aussi. Le bureau Fullémo, baigné de lumière, orné d’œuvres d’art, imprégné d’une signature olfactive choisie avec soin, participe à cette dynamique.
Ce qui me rend fière ? Observer les transformations, les prises de conscience, les déclics que nos accompagnements permettent. Sentir que cela fait une différence, concrètement. Sentir que cela laisse une empreinte émotionnelle positive et durable.
