Blog des sérials learners

PORTRAIT ÉMOTIONNEL #25 Témoignage de Laurent Fiard

Fullémo : l'empreinte émotionnelle des RH

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Fullémo réalise un recueil de témoignages permettant d’une part, de sensibiliser au rôle et à l’impact des émotions dans le travail et d’autre part, de libérer la parole émotionnelle en entreprise.

Il s’agit de répertorier les bonnes pratiques sous forme d’interviews écrites autour de six questions dont les réponses contribuent à l’éveil général.

Par ces partages d’expériences issues de tous types d’environnements, nous souhaitons diffuser des grilles de lecture, des trucs et astuces, des manières d’aborder les situations qui peuvent résonner et inspirer nos lecteurs.

Notre intention à travers ces éclairages est d’aider nos lecteurs à lutter contre la fatigue émotionnelle et favoriser leur épanouissement professionnel.

Pour en savoir plus sur les motivations à l’origine de ce recueil de témoignages : cliquez ici

Laurent Fiard est fondateur et Président Directeur Général de Visiativ. Il a aussi été Président du Medef Lyon Rhône entre 2014 à 2021.

Laurent décrit le rollercoaster émotionnel auquel est quotidiennement confronté l’entrepreneur !

Merci Laurent pour ce partage franc et direct !

1. Comment définis-tu ton métier ?

Laurent Fiard : Tout est dit dans le mot « entrepreneur ». Mon métier c’est de dynamiser des projets, de les développer, d’avoir un peu d’inspiration, de définir un cap, une vision, et ensuite -et surtout- d’ailleurs de créer une dynamique collective et humaine.

2. Quel est le sens que tu donnes à ton Job ?

Laurent Fiard : Il y a beaucoup de sens dans le travail d’un entrepreneur. Pour moi, le sujet principal, puisque mon entreprise a été créée de zéro et emploie aujourd’hui plus de 1 200 collaborateurs, est de créer de la richesse et de l’emploi.

Dans notre mission, être contributeur de création de valeur pour l’entreprise mais aussi pour ses clients notamment sur deux thèmes qui me tiennent à coeur : la croissance durable et la compétitivité.

Au quotidien, c’est le challenge et l’esprit « de gagne » qui m’animent. C’est aussi être réactif, aller vite, droit au but et avancer, prendre des risques, savoir se dépasser pour toujours aller vers ce développement, cette transformation, cette formation continue.

Aujourd’hui, l’idée est de travailler sur ses soft skills, la capacité à être curieux, créatif, se réadapter et se développer dans un monde incertain qui va extrêmement vite.

3. Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?

Laurent Fiard : Je suis un grand émotif, impulsif et impatient. Je suis aussi bienveillant ce qui signifie pour moi : dire ce qu’on pense, être transparent. La bienveillance, ce n’est pas la complaisance.

Je me laisse assez facilement envahir par mes émotions, je suis impulsif et peux être un peu cassant vis à vis des équipes. Je peux me mettre en colère, cela ne dure pas très longtemps et après je culpabilise. Je monte vite et redescends assez rapidement aussi.

Quand on est dirigeant d’entreprise, on capte beaucoup de problèmes et on droit dégager de l’enthousiasme. C’est là qu’il faut prendre sur soi : il faut être capable de transformer les problèmes en solution. Sachant qu’on vient nous voir davantage quand on a des problèmes que des solutions !

Il faut avoir cette capacité d’être facilitateur et accélérateur.

Ce qui m’agace c’est la non prise de décision et les sujets qui prennent beaucoup de temps alors que cela pourrait être simple. J’aime la simplification et l’agilité et prendre des décisions rapidement. Quand on est dans une dynamique de challenge, de vente, il faut décider vite. Je suis un commercial à la base et attaché à cet esprit de convaincre !

Pour faire passer des messages, je parle avec les tripes et le cœur, je ne suis pas un cérébral, je suis authentique et ne triche pas.

En faisant une analogie avec le sport, il y a le vestiaire et le terrain : on a tous la capacité de gagner des matchs avant, dans le vestiaire, mais c’est différent sur le terrain, là où ça se passe vraiment.

4. Raconte-moi une expérience dans laquelle tu t’es senti dépassé par tes émotions (ou tu as craint d’être dépassé) ?

Laurent Fiard : Il y a des moments très stressants dans la vie de l’entreprise.

C’est presque le quotidien d’un chef d’entreprise : on peut se lever un matin plus fébrile que d’autres. D’’autres matins, on se lève très optimiste, c’est le plus fréquent pour moi !

Les émotions sont un peu comme un roller coaster : on passe de « on y va, on va tout casser ! » à « c’est risqué, comment on fait ? ». C’est le quotidien d’un chef d’entreprise.

Je pense par exemple à l’introduction en bourse. On est sur un road show épuisant : il y a des hauts et des bas, on ne sait pas si cela va réussir ou pas, on passe de l’euphorie à la crainte. On passe d’un travail de « coureur de fond » à celui d’un « sprinter ». Cela commence par une période assez longue : le temps de se préparer, de revisiter les bons slideshows, d’être challengé. Il s’agit d’une période de trois mois de préparation intense : on a toujours envie de faire mieux mais il faut être prêt pour la deadline. On rentre ensuite dans une période assez courte, pendant laquelle « ça passe ou ça casse ». On se jette dans le bain ! On a une période déterminée pour séduire des investisseurs. Tout au long de ce parcours, on passe vraiment par tous les stades émotionnels très différents.

5. Quelles sont tes techniques pour rester confortable dans des situations qui t’impactent émotionnellement ?

Laurent Fiard : Je n’ai pas vraiment de technique. Le sport permet véritablement de se remettre dans une dynamique positive, pour évacuer. Je suis aussi un spécialiste de la sieste rapide de cinq à dix minutes ce qui me permet de faire de grosses journées.

Pendant longtemps j’allais très régulièrement en salle de 5 à 7 le matin. Maintenant ce n’est plus que le week-end et j’ai du mal à m’y remettre. Il faut se donner du rythme, être exigeant.

Une chose que je fais bien, c’est évacuer en disant ce que je pense, comme ça je ne dors pas dessus. Ça peut être terrible parfois, mais je gagne du temps.

Il y a des personnes qui gardent tout et remplissent la cocotte-minute jusqu’à explosion. Moi, ça explose très vite et ensuite je reviens à la raison mais au moins « ça a pété ». J’évite toute rumination, j’ai horreur de ça.

6. Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?

Laurent Fiard : J’ai la chance de ne pas travailler car je suis un passionné. Je suis passionné pour innover aussi bien sur les produits que sur les services. On est une entreprise de technologies innovantes, donc : créativité, curiosité, soif d’apprendre, envie d’être toujours à l’affût.

L’épanouissement professionnel, c’est assouvir cette soif d’être toujours au courant et d’avoir le coup d’avance.

Il y a aussi l’innovation au sens « humain » du terme, à travers une vision collaborative qui est dans l’ADN de Visiativ : le collectif, casser les silos, revisiter les organisations, simplifier.

L’épanouissement professionnel c’est être à l’initiative, innover, avoir la nouvelle idée, embarquer les équipes, fédérer du collectif. C’est factuel, cela va au-delà des discours. Mes équipes sont très engagées : ce qui me passionne c’est de pouvoir embarquer des gens.

Il y a un côté altruiste de voir les équipes s’épanouir. Je vois qu’elles sont épanouies quand elles sont engagées. Je suis convaincu que pour être engagé, il faut être passionné et pour être passionné, il faut être embarqué. Si le projet a du sens c’est presque dangereux : quand on est engagé dans un projet on peut aller au-delà de ses limites et on peut tomber dans des excès. Dans nos métiers, ce n’est pas le travail au sens labeur du terme, c’est le travail un peu envahissant dans la sphère personnelle, on travaille tout le temps !

Pour ma part, j’ai tout le temps Visiativ en tête, même en vacances. C’est là où je suis le plus inspiré, j’écris beaucoup, je prends des notes sur des sujets, je revisite.

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