Pour à la fois sensibiliser au rôle et à l’impact des émotions dans le travail mais aussi libérer la parole émotionnelle, Fullémo réalise un recueil de témoignages sincères et authentiques.
Il s’agit de répertorier les bonnes pratiques sous forme d’interviews écrites autour de six questions dont les réponses contribuent à l’éveil général.
Par ces partages d’expériences issues de tous types d’environnements, nous souhaitons diffuser des grilles de lecture, des manières d’aborder les situations qui peuvent résonner et inspirer nos lecteurs et ainsi favoriser leur épanouissement professionnel.
A l’occasion des 2 ans de Fullémo, Hélène, collaboratrice de Fullémo, s’est pliée au jeu des questions 100% émotionnelles !
Hélène vous livre une vision inspirante de l’épanouissement professionnel : « S’épanouir, c’est donc pour moi ne plus tanguer au fond de la cale et prendre le gouvernail vers une destination choisie, quelle qu’elle soit. »
1. Comment définis-tu ton métier ?
Hélène : J’accompagne les individus et les équipes dans l’amélioration de la performance et de la qualité de vie au travail au travers de coachings individuels et collectifs, de formations en soft skills et de médiations professionnelles.
2. Quel est le sens que tu donnes à ton Job ?
Hélène : Les occasions de s’éloigner de nous-mêmes, de nos rêves et des autres dans le quotidien sont nombreuses. Nos Enfermements si bien décrits par Thomas d’Ansembourg nous éloignent de qui nous sommes et de qui nous voulons être.
J’aime à penser que je permets aux personnes que j’accompagne de se réconcilier avec elles-mêmes, de reconnecter ce qui fait sens dans leur vie, de chercher les complémentarités chez les autres plutôt que les différences. Les stratégies qui consistent à combattre nos points faibles, à se battre contre les autres et l’environnement épuisent et rendent agressifs. Celles qui consistent à optimiser ses points forts, à voir les talents chez l’autre plutôt que les faiblesses et à reconnecter nos réussites plutôt que nos échecs donnent de la vitalité et une énergie puissante. C’est comme ça que je conçois mon job.
3. Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?
Hélène : J’ai été élevée avec la croyance que les émotions étaient une faiblesse, qu’elles pouvaient être une arme qui se retournerait contre nous, qu’il fallait s’en couper pour se protéger, qu’il fallait les taire pour protéger les autres.
Le jour où j’ai pris conscience que les émotions étaient une clé de compréhension des situations et non un problème, j’ai enfin pu les utiliser dans mon quotidien. La peur me permet de me réinventer, de ne pas rester sur mes acquis. J’ose l’humour et j’instaure un climat de confiance pendant les formations pour favoriser les apprentissages.
J’exprime mon ressenti et j’invite ainsi mes interlocuteurs à faire de même. Ça m’a permis de gagner en authenticité et forcément, ça se ressent dans mes accompagnements.
4. Raconte-moi une expérience dans laquelle tu t’es sentie dépassée par tes émotions (ou tu as craint d’être dépassée) ?
Hélène : L’aventure entrepreneuriale m’a fait vivre des émotions très fortes, surtout au démarrage il y a 8 ans.
Je pouvais vite me sentir dépassée quand je commençais à me projeter trop loin dans le temps. Dans ces moments-là, toutes mes peurs se réveillaient : mon activité serait-elle pérenne ? Est-ce que je parviendrais à concilier ma vie de maman avec ma vie professionnelle ?…
Et en même temps, je pouvais connaître des joies intenses après la signature d’un contrat, après avoir reçu des feedbacks positifs en formation ou en accompagnement …
Ce qui était compliqué à vivre, ce n’était pas l’émotion en elle-même mais cet ascenseur émotionnel qui me faisait passer d’une émotion extrême à l’autre.
Aujourd’hui, j’ai toujours l’impression d’être dans un Grand 8 émotionnel mais je kiffe ! Mes peurs me permettent de me dépasser, mes joies me poussent à persévérer, mes déceptions m’invitent à recommencer.
5. Quelles sont tes techniques pour rester confortable dans des situations qui t’impactent émotionnellement ?
Hélène : Je dirais que j’utilise des techniques en lien avec le corps et d’autres en lien avec l’expression émotionnelle.
J’ai découvert il y a 10 ans environ que j’avais un outil formidable en moi : la respiration. Utiliser la respiration profonde et la cohérence cardiaque avant une prise de parole en public par exemple me permet de rester ancrée. Je pratique aujourd’hui le kundalini yoga qui m’invite à écouter les messages envoyés par mon corps et d’adapter ensuite les postures et la respiration. J’ai parfois besoin d’une aide extérieure quand les émotions sont trop fortes. L’acupuncture, par exemple, est un bon moyen d’évacuer certaines tensions.
L’autre découverte, c’est la Communication Non Violente il y a 9 ans. Mettre des mots sur mon ressenti, comprendre ce dont j’ai besoin et oser l’exprimer, c’est ce qui me permet aujourd’hui de ne plus fuir ce qui me met en inconfort.
6. Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?
Hélène : J’ai un peu de mal avec cette notion d’épanouissement professionnel qui est souvent vécu comme une injonction et qui met une pression à tous ceux qui n’ont pas un projet professionnel rêvé. Je peux ne pas m’épanouir professionnellement mais choisir, en conscience, de continuer à faire le même job pendant plusieurs années parce que ça répond à mon besoin d’assurer le quotidien, que ça me permet d’avoir du temps pour profiter d’une passion…
Ce qui compte, c’est que chacun soit acteur de son parcours professionnel et qu’il puisse reconnecter la notion de choix. Pourquoi je choisis de rester ou de partir ? Qu’est-ce que je choisis de mettre en place comme stratégie pour me permettre d’atteindre mon ou mes objectifs ? S’épanouir, c’est donc pour moi ne plus tanguer au fond de la cale et prendre le gouvernail vers une destination choisie, quelle qu’elle soit.