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PORTRAIT ÉMOTIONNEL #14 Témoignage de Céline Moine

ÉMOTIONS PARTAGÉES Témoignage de Céline Moine

Pour à la fois sensibiliser au rôle et à l’impact des émotions dans le travail mais aussi libérer la parole émotionnelle, Fullémo réalise un recueil de témoignages sincères et authentiques.

Il s’agit de répertorier les bonnes pratiques sous forme d’interviews écrites autour de six questions dont les réponses contribuent à l’éveil général.

Par ces partages d’expériences issues de tous types d’environnements, nous souhaitons diffuser des grilles de lecture, des manières d’aborder les situations qui peuvent résonner et inspirer nos lecteurs et ainsi favoriser leur épanouissement professionnel.

A l’occasion des 2 ans de Fullémo, Céline, collaboratrice de Fullémo, s’est pliée au jeu des questions 100% émotionnelles ! 

Céline s’occupe du pôle Art & Entreprise de Fullémo, par son prisme, vous découvrez comment l’art peut nourrir et stimuler la créativité

1. Comment définis-tu ton métier ?

Céline : J’ai la chance de mener trois activités toutes liées à l’art, qui est mon domaine d’élection. J’ai d’abord intégré Artprice.com, société spécialisée sur le marché de l’art. J’y mène une activité éditoriale et analyse le marché des enchères dans le monde. Cette longue expérience me permet de suivre et de vivre les évolutions du marché de l’art depuis plus de 15 ans.

Je dirige également la galerie LE 1111 à Lyon avec mon mari Laurent Giros, qui est collectionneur et expert. Nous avons une approche très transversale en proposant des dialogues entre œuvres anciennes, modernes et contemporaines à travers des expositions « Cartes Blanches ».

Enfin, j’ai le bonheur d’accompagner Fullémo au sein de son pôle Art & Entreprise ! C’est la « cerise sur le gâteau » : travailler avec ma chère sœur sur des projets sensibles et plein de sens adaptés à chaque entreprise.

2. Quel est le sens que tu donnes à ton Job ?

Céline : Travailler avec l’art et les artistes est un formidable terreau pour cultiver la curiosité, la créativité, l’échange avec les autres. L’art est un compagnon essentiel pour éviter de s’enfermer dans des systèmes de perception ou de pensée. Il nous questionne sans cesse, nous aide à rester éveillé, agile, ouvert sur le monde. C’est un immense champ d’expériences qui m’aide à grandir et à m’épanouir.

3. Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?

Céline : Elles sont mes alliées et mon moteur. Les émotions sont ma première boussole lorsque je rencontre une œuvre, ce qui n’est pas toujours simple avec les années d’expériences car l’esprit d’analyse à toujours envie de prendre le dessus ! Il est pourtant essentiel de leur laisser de la place pour aborder l’œuvre dans un état de disponibilité et se laisser la chance d’expérimenter quelque chose de neuf. Ensuite, le cœur et le cerveau font leur travail.

4. Raconte-moi une expérience dans laquelle tu t’es sentie dépassée par tes émotions (ou tu as craint d’être dépassée) ?

Céline : Une expérience qui m’a littéralement coupé les jambes et qui remonte au 9 septembre 2015. A l’époque, je n’avais pas encore de lieu fixe pour mon activité de galeriste et j’organisais des expositions dans divers lieux prêtés ou loués. Je me préparais à inaugurer une exposition en résonance avec la Biennale d’art contemporain de Lyon, mettant en relation la jeune artiste Anya Belyat-Giunta et Fred Deux, ancien membre du groupe Surréaliste, immense dessinateur et écrivain.

Tout était en place et quelques heures avant l’ouverture officielle de l’exposition, la nouvelle tombe comme un couperet : Fred Deux venait de mourir. Alors la joie et l’excitation d’inaugurer une nouvelle exposition dont j’étais heureuse et fière est immédiatement tombée. J’étais dépassée, je ne pouvais plus marcher, je n’y voyais plus clair, j’ai dû m’asseoir. Je me revois la tête entre les mains, totalement dépassée par la nouvelle. De la joie au deuil sans transition.

Il m’a fallu un peu de temps. J’ai respiré, tenté de retrouver un esprit clair. Et je me suis dit que je devais lui faire honneur et lui rendre un bel hommage. Alors j’ai été la plus présente et la plus investie possible. J’ai partagé, transmis sur son œuvre autant que je le pouvais. Je n’ai pas fui la tristesse, je l’ai transformée en énergie.

5. Quelles sont tes techniques pour rester confortable dans des situations qui t’impactent émotionnellement ?

Céline : Je travaille dans un milieu dans lequel les ego et les sensibilités sont forts, parfois exacerbés. Dans des situations d’inconfort, je ne réagis pas « à chaud ». J’encaisse, je respire, je digère, je jauge et ensuite je prends ma décision. J’ai appris à laisser du temps et de l’espace pour décanter.

J’ai toujours en tête cette phrase d’Henri Michaux qui s’applique sur bien des plans : « Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage ». C’est un de mes mantras.

6. Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?

Céline : Exercer son métier avec authenticité et conviction, mais aussi avec bienveillance dans un esprit de transmission et de partage. Se souvenir que l’art est d’abord une expérience personnelle, sensible et émotionnelle, mais dont l’importance est universelle. En tant que Galeriste, c’est une expérience passionnante que de tenter d’être à la hauteur !

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