Avec la série Portrait Émotionnel, Fullémo donne la parole à des femmes et des hommes qui incarnent, à leur manière, l’intelligence émotionnelle au travail.
À travers ces témoignages sincères et inspirants, nous cherchons à sensibiliser au rôle des émotions dans la vie professionnelle et à libérer une parole encore trop souvent tue en entreprise.
Chaque portrait est structuré autour de six questions identiques, et retranscrit avec soin pour préserver l’authenticité et la profondeur des échanges.
Notre intention : inspirer, transmettre des clés, et favoriser l’épanouissement professionnel en rendant visibles des récits vécus.
Vous allez découvrir le portrait émotionnel de Valérie Lorentz-Poinsot.
Portrait émotionnel de Valérie Lorentz-Poinsot
Qui est-elle ?
Valérie Lorentz-Poinsot est aujourd’hui Operating Partner chez Archimed, une fonction qu’elle occupe depuis la réalisation de ce portrait.
Ancienne Directrice Générale des Laboratoires Boiron, elle préside l’International Women’s Forum Auvergne-Rhône-Alpes et co-préside le club des ETI régionales.
Son regard sensible et stratégique fait d’elle une figure de leadership inspirant.
Comment définissez-vous votre métier de dirigeante ?
Mon rôle est de faire réussir un projet, une entreprise, mais surtout les femmes et les hommes qui la font vivre.
Ces dernières années, j’ai dû faire face à des contextes critiques, comme le déremboursement de l’homéopathie.
Il a fallu faire des choix difficiles pour préserver l’essentiel.
Ma mission, c’est de garantir la continuité de l’entreprise, même quand cela implique des décisions douloureuses.
Réussir, c’est permettre à l’organisation de franchir ses étapes de vie avec cohérence et courage.
Quel sens donnez-vous à votre engagement professionnel ?
Je relie mon engagement au sens du produit.
J’ai personnellement vu les bienfaits de l’homéopathie et je trouve regrettable que certains n’y aient pas accès.
Cela me pousse à faire connaître ces solutions de santé alternatives.
Le sens change avec les projets. Dans d’autres expériences, j’ai aidé des dirigeants à relancer leur activité.
Le point commun reste cette volonté : avoir de l’impact, être utile, servir.
Quel impact ont les émotions dans votre quotidien ?
Les émotions ont un poids considérable. Elles peuvent épuiser ou aveugler.
Je les interroge tous les jours. J’essaie de distinguer ce qui relève de mon histoire personnelle de ce qui touche vraiment à la situation.
Je travaille avec un coach et je m’appuie sur mes rituels de questionnement.
Une émotion peut être un radar : elle m’alerte, m’oriente, ou me permet de détecter une idée.
Je crois au pouvoir de l’intuition, surtout quand elle se combine avec l’analyse.
Un dirigeant doit savoir écouter, sentir, mais aussi décider seul, avec alignement.
Une situation où vous avez craint d’être dépassée par vos émotions ?
Quand j’ai été nommée Directrice Adjointe de Boiron, j’avais 38 ans et un nourrisson à la maison.
Je devais manager des collaborateurs plus âgés, très expérimentés.
J’ai ressenti une peur. Elle aurait pu me bloquer.
J’ai choisi de structurer ma prise de fonction. J’ai mené des entretiens individuels et clarifié les valeurs collectives.
Résultat : la prise de poste s’est bien passée et j’ai tissé des liens solides avec plusieurs personnes de l’équipe.
Cette peur a été un signal. Elle m’a permis d’agir avec méthode et humilité.
Quelles sont vos techniques pour gérer les situations émotionnelles fortes ?
J’ai plusieurs outils très concrets.
Des dictons transmis par ma grand-mère, comme :
« La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe » ou « chaque marmite a son couvercle ».
Je fais de la marche chaque matin et dix minutes de Pilates.
C’est mon moment pour moi, avant d’être disponible pour les autres.
Et j’ai une règle très simple qui m’accompagne :
Respirer, Réfléchir, Réagir. Toujours dans cet ordre.
Le temps, le corps et la respiration sont mes piliers.
Comment ressentez-vous l’épanouissement professionnel ?
Je ne le définis pas. Je le ressens.
Ce sont des bouffées de bonheur quand j’arrive au travail.
J’aime ce que je fais. J’aime les personnes avec qui je le fais.
Si ce plaisir disparaît, je saurai que c’est le moment de passer à autre chose.
L’émotion influence directement la qualité du travail.
Je le dis souvent à mes équipes :
« Vous serez toujours plus fatigués par un non-dit que par une charge de travail élevée. »
L’épanouissement, c’est ce mélange de plaisir, de sincérité et d’utilité.
Ce que nous retenons de ce Portrait Émotionnel
Valérie Lorentz-Poinsot incarne une posture de dirigeante engagée, sensible et lucide.
Sa capacité à faire de ses émotions des boussoles de décision force l’admiration.
À travers son témoignage, elle rappelle que le courage managérial s’ancre dans la conscience de soi, la clarté du sens, et le respect du vivant.
