Blog des sérials learners

PORTRAIT ÉMOTIONNEL #45 Témoignage de Marion FABRE

Place au Portrait émotionnel de Marion FABRE qui dirige le Campus Omnes Education de Lyon qui comprend notamment l’INSEEC, Sup de Pub

Avec la série Portrait Émotionnel, Fullémo donne la parole à des femmes et des hommes qui incarnent, à leur manière, l’intelligence émotionnelle au travail.
À travers ces témoignages sincères et inspirants, nous cherchons à sensibiliser au rôle des émotions dans la vie professionnelle et à libérer une parole encore trop souvent tue en entreprise.

Chaque portrait est structuré autour de six questions identiques, et retranscrit avec soin pour préserver l’authenticité et la profondeur des échanges.
Notre intention : inspirer, transmettre des clés, et favoriser l’épanouissement professionnel en rendant visibles des récits vécus.

Portrait émotionnel de Marion Fabre

Peux-tu te présenter ?

Je dirige un groupe d’enseignement supérieur privé, donc à but lucratif. On est très nombreux, et on est en contact avec une multitude de publics très différents : des jeunes, des entreprises, des enseignants, des collaborateurs.

Je fais ce métier depuis 19 ans, et je suis à Lyon depuis 10 ans. J’ai la chance d’avoir une équipe fidèle, qui est là depuis longtemps, et on a tous un point commun : on a envie de travailler avec l’autre, en coopération. C’est fondamental pour moi.

J’ai l’impression d’avoir un rôle très large et très riche. Mon métier a beaucoup de sens, parce que je suis en contact avec des jeunes en pleine construction.

Comment définis-tu ton métier ?

Je suis dirigeante. Je dois concilier à la fois la performance économique, la dynamique humaine, et surtout l’employabilité des jeunes. On forme 40 000 étudiants en France, dont 6 500 à Lyon. On les prépare au monde du travail. Mais souvent, ces jeunes arrivent chez nous sans projet défini. Ils tâtonnent, ils changent, ils se cherchent. Et ça, c’est passionnant.

J’essaie de les accompagner au mieux. On les oriente beaucoup via les stages et l’alternance. Parfois ça matche tout de suite, parfois ça ne fonctionne pas. Parfois un échec devient une révélation. C’est tout sauf linéaire. Mon rôle, c’est de créer les conditions de ces déclics.

Quel est le sens que tu donnes à ton job ?

J’ai trouvé ma vocation dans ce lien entre le monde étudiant et le monde professionnel. Je crois profondément que c’est dans cette passerelle que se joue l’avenir. Les jeunes sont les managers de demain, et ils ont besoin d’outils, mais aussi d’humanité.

J’ai envie qu’on crée du lien entre ces deux mondes. Qu’on les fasse se parler, se comprendre, collaborer. On parle souvent de la « fracture générationnelle », mais elle n’est pas une fatalité. On peut la combler. Je vois mon métier comme un rôle de passeuse.

Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?

Mes émotions sont très présentes. J’essaie de ne pas les subir. Je les exprime, je les assume, je les verbalise. Ça fait partie de ma manière d’être, et c’est une manière de créer un cadre de sécurité pour les autres.

Je suis quelqu’un de très spontanée, de très directe. Quand je suis touchée, je le dis. Quand je suis en colère, je l’exprime. Et je pense que mes collaborateurs apprécient cette franchise. C’est un miroir. Ils savent où ils en sont avec moi. Ce n’est pas toujours confortable, mais c’est sincère.

J’ai compris aussi que ce que je dégage émotionnellement, même sans parler, a un impact énorme. Si j’arrive avec le sourire, la journée démarre différemment. Si je suis fermée ou tendue, ça se ressent. Je porte une responsabilité émotionnelle en tant que dirigeante.

Raconte-moi une expérience où tu t’es sentie dépassée par tes émotions.

Je pense à deux situations. La première, c’est quand un collaborateur m’a annoncé une maladie grave. J’ai pleuré. Spontanément. Je n’ai pas cherché à cacher. C’était trop fort. Et mes collaborateurs m’ont vue comme ça. Et j’en suis fière. Parce que je crois que c’est ça aussi, être humain. Être touchée, et ne pas se désincarner derrière une posture.

La deuxième, c’est une période où j’étais très en colère. Un conflit interne, injuste, mal géré. J’ai eu du mal à prendre du recul. J’ai ruminé. Et j’ai mis du temps à digérer. Ça m’a appris que je dois aussi m’écouter, m’extraire parfois, pour retrouver ma clarté.

Quelles sont tes techniques pour rester confortable dans des situations qui t’impactent émotionnellement ?

La première chose que je fais : je respire. Je m’arrête et ralentis.
Je me reconnecte à mon corps, je sors, je marche et regarde le ciel. J’appelle une personne ressource. Je pose les choses.

J’ai appris à ne pas prendre de décision sous le coup de l’émotion. J’attends que ça décante. Je laisse passer la vague.

Je fais aussi beaucoup de visualisation et me projette dans la situation, je visualise l’échange, la posture que je veux incarner. Ça m’aide à retrouver de la maîtrise.

Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?

C’est simple : c’est prendre plaisir à travailler. Se lever le matin avec envie. Se sentir utile. Travailler avec des gens qu’on apprécie. Être dans une dynamique d’apprentissage, de progression.

J’aime mon métier. Et je souris souvent en y allant. Ça change tout.

Ce que nous retenons de ce Portrait Émotionnel

Marion nous montre que l’authenticité peut être une boussole puissante.
Ses émotions sont présentes, visibles, assumées — mais toujours au service du lien et de la clarté.
Elle incarne un leadership direct, engagé, sensible, où la responsabilité émotionnelle devient une force.
Sa capacité à exprimer ce qu’elle vit, sans filtre mais avec justesse, crée un climat de confiance et d’engagement.

Elle nous rappelle que pleurer n’est pas un échec, et que l’émotion exprimée peut renforcer la relation.
Enfin, elle incarne une joie simple, celle de faire un métier qui fait sens, dans un cadre collectif nourrissant.

Merci à Marion Fabre pour ce témoignage entier, sincère, et profondément inspirant.

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