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Pour à la fois sensibiliser au rôle et à l’impact des émotions dans le travail mais aussi libérer la parole émotionnelle, Fullémo réalise un recueil de témoignages sincères et authentiques.
Il s’agit de répertorier les bonnes pratiques sous forme d’interviews écrites autour de six questions dont les réponses contribuent à l’éveil général.
Par ces partages d’expériences issues de tous types d’environnements, nous souhaitons diffuser des grilles de lecture, des manières d’aborder les situations qui peuvent résonner et inspirer nos lecteurs et ainsi favoriser leur épanouissement professionnel.
A l’occasion des 2 ans de Fullémo, Catherine, collaboratrice de Fullémo, s’est pliée au jeu des questions 100% émotionnelles !
Catherine s’appuie sur des techniques de régulations émotionnelles issue de sa pratique de l’apnée, un bel éclairage !
1. Comment définis-tu ton métier ?
Catherine : Je suis coach professionnel et formatrice. J’accompagne créateurs d’entreprise, managers, dirigeants pour les aider à atteindre leurs propres objectifs. Mon rôle est d’être un catalyseur leur permettant d’aller plus vite, plus loin, dans un cadre rassurant.
J’ai découvert ce métier un peu par hasard, en pratiquant l’apnée.
Un jour lors d’un entrainement en piscine, j’ai touché du doigt l’impact du mind set lors de la réalisation de deux exercices presque similaires. Le premier consistait à se tenir à l’échelle de la piscine sous l’eau pendant 10 secondes puis nager toujours en apnée jusqu’à l’autre extrémité de la piscine et enfin remonter à la surface pour respirer.
Le deuxième exercice inversait simplement les actions (nager sous l’eau jusqu’à l’extrémité de la piscine, se tenir à l’échelle, attendre 10 secondes et enfin émerger).
Physiquement les deux exercices étaient équivalents, cependant le deuxième exercice a été beaucoup plus difficile à réaliser.
Sans une correcte visualisation de l’objectif et de ses étapes (l’arrivée n’est plus l’extrémité de la piscine mais après 10 secondes d’apnée statique), il nous est très difficile de mobiliser au mieux nos ressources alors même que nous en avons la capacité.
Chaque objectif a son mode opératoire, comme coach mon rôle est de permettre à mon client de l’élaborer.
2. Quel est le sens que tu donnes à ton Job ?
Catherine : L’authenticité est une valeur fondamentale pour moi. Je la place au centre de mes relations avec les autres. C’est pour moi la notion qui permet une vraie synergie entre coach et coaché ; mon challenge est de faire aussi exister cette relation entre mon client, …, et lui-même.
Acceptation, respect, absence de jugement sont des valeurs humaines que mon client doit ressentir dès le début de notre relation. Ces valeurs ne peuvent qu’être empreintes d’authenticité pour permettre un travail précis, efficace, gratifiant. Dans une relation coach-coaché, les deux travaillent dans une relation constructive, impactante dans un climat qui ne peut être que de confiance et de respect.
Ma satisfaction personnelle (je dirais presque mon émerveillement) est de voir un client élaborer des prises de conscience sur sa situation et développer sa créativité pour comprendre comment réaliser ses objectifs en déployant son potentiel : les changements dans son regard et son attitude sont un vrai plaisir professionnel !
3. Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?
Catherine : En tant que coach, je suis très attentive à ce que mes émotions ne viennent pas brouiller mon écoute et mon questionnement. Il est primordial d’être complètement présente et à l’écoute du coaché. Mes émotions ne doivent pas interférer tout comme mes idées ou conseils ne doivent pas nécessairement émerger.
Pour éviter cela, je prends toujours quelques minutes avant un entretien pour respirer profondément, me recentrer, pour pouvoir être complètement à l’écoute de mon interlocuteur. Un peu comme pour aborder un exercice d’apnée.
4. Raconte-moi une expérience dans laquelle tu t’es sentie dépassée par tes émotions (ou tu as craint d’être dépassée) ?
Catherine : Il y a presque 10 ans, j’ai lancé une start-up innovante dans le secteur de la silver économie pour permettre aux personnes isolées de continuer à communiquer simplement et régulièrement avec d’autres.
Après 4 ans de travail, les résultats n’étaient hélas pas ceux escomptés, mais convaincue de la pertinence de l’offre, je décroche, ce qui semblait un peu alors, un rendez-vous de la dernière chance auprès de la direction d’un groupe pouvant impacter significativement mon activité.
Nervosité et anxiété m’ont fait arriver avec plus de 20 minutes d’avance. 20 minutes qui m’ont permis d’appliquer en urgence, pour ne pas me noyer toute seule, mes techniques de focalisation développée de façon empirique lors de ma pratique de l’apnée.
Tout en marchant, j’ai repris le contrôle de ma respiration, visualisé le rendez-vous, je me suis focalisée sur l’opportunité de cette rencontre (tout en me félicitant de l’avoir obtenue seule).
J’ai pu transformer ma nervosité en énergie ce qui m’a permis d’être à la fois à l’écoute de mon interlocuteur et très convaincante lors de l’entretien. J’avais même réussi à redonner de l’optimisme à mon interlocuteur qui m’a avoué à un certain moment être lui-même désespéré par les résultats de son entreprise dans cette branche d’activité.
Cette expérience où l’enjeu était fort, m’a permis de comprendre qu’en canalisant mon appréhension je pouvais la transformer en force et enthousiasme.
5. Quelles sont tes techniques pour rester confortable dans des situations qui t’impactent émotionnellement ?
Catherine : La respiration et la méthode CLEEN® m’aident à prendre du recul sur la situation et éviter qu’elle m’impacte au niveau émotionnel. C’est une méthode simple et efficace que j’utilise également avec mes coachés lorsqu’une émotion les submerge.
Les séances de coaching peuvent être fortes en émotions pour le coaché, il est donc important de pouvoir l’aider à identifier ses émotions, à les accueillir, les accepter et les réguler et pouvoir ainsi continuer, dans la confiance et la sérénité, le travail entrepris.
Commentaires de Mathilde Héliès : La méthode CLEEN (Coaching de Libération des Empreintes Emotionnelles Négatives) permet à une personne de se libérer de réactions émotionnelles négatives répétitives.
6. Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?
Catherine : C’est une question que je pose souvent à mes coachés car cette notion est généralement sous-jacente dans les objectifs qu’ils se fixent quand elle n’est pas centrale.
Pour ma part, l’épanouissement professionnel se trouve avant tout dans le résultat de mon travail avec mes coachés ; un regard qui s’illumine est toujours une émotion. Il me permet de conserver mon enthousiasme et mon énergie au quotidien. Mais je ne pourrai totalement me réaliser sans mettre inlassablement en avant les valeurs qui me sont chères : l’authenticité et le respect.
