Place au Portrait Émotionnel de Khaled El Shaarany, Directeur Général – One Health, AXA Égypte
Avec la série Portrait Émotionnel, Fullémo donne la parole à des femmes et des hommes qui incarnent, à leur manière, l’intelligence émotionnelle au travail.
À travers ces témoignages sincères et inspirants, nous cherchons à sensibiliser au rôle des émotions dans la vie professionnelle et à libérer une parole encore trop souvent tue en entreprise.
Chaque portrait est structuré autour de six questions identiques, et retranscrit avec soin pour préserver l’authenticité et la profondeur des échanges.
Notre intention : inspirer, transmettre des clés, et favoriser l’épanouissement professionnel en rendant visibles des récits vécus.
Comment définissez-vous votre métier ?
Khaled se définit comme un intrapreneur au sein d’un grand groupe, avec une double mission : porter un projet stratégique structurant pour AXA, et le transformer en réalité concrète sur le terrain africain.
Lancer des centres de santé accessibles, humains, efficaces.
En deux ans, ce sont huit centres médicaux, plus de 600 professionnels de santé recrutés, et 250 000 patients traités avec des taux de satisfaction exceptionnels.
Il partage la fierté de voir une idée devenir action, mais aussi les défis d’un terrain complexe, entre ambition entrepreneuriale, contraintes culturelles et volonté de rester fidèle à ses convictions.
Quel sens donnez-vous à votre travail ?
Pour Khaled, le sens est clair : soigner dans la dignité.
Créer des lieux où chacun peut être bien accueilli, bien traité, sans abus ni arnaque, avec un rapport qualité-prix juste.
Ce n’est pas seulement une mission business, c’est un engagement éthique, presque politique, dans un système de santé souvent défaillant.
Il relie son métier à une quête de justice sociale, portée par l’envie de proposer un service utile, accessible et respectueux.
Quels impacts vos émotions ont-elles sur votre manière de travailler ?
Khaled revendique une attention sincère au confort émotionnel de ses équipes.
Pour lui, bien travailler, c’est se sentir bien, physiquement et émotionnellement. Il refuse les relations professionnelles déshumanisées et milite pour un climat de confiance, de respect et de reconnaissance.
Il souligne aussi combien, dans beaucoup d’organisations, la parole émotionnelle reste enfermée, inhibée par la peur du jugement ou de la faiblesse apparente.
Pouvez-vous nous raconter une situation où vous vous êtes senti dépassé par vos émotions ?
Il partage deux moments forts :
L’un, douloureux, face à un témoignage de harcèlement dans une équipe : une émotion de colère intense, qu’il a appris à canaliser pour agir avec justesse.
L’autre, profondément positif : un moment de reconnaissance collective après un an de travail d’équipe accompagné par une coach. Une émotion de fierté et de gratitude, qu’il qualifie de « tendresse collective ».
Dans les deux cas, il mobilise une forme de méta-position, pour observer ses réactions, respirer, incarner une posture alignée.
Quelles sont vos techniques pour rester à l’aise dans les situations émotionnellement chargées ?
Khaled se dit naturellement mesuré et analytique, mais apprend à montrer davantage ses émotions, pour encourager les autres à en faire autant.
Il prend de la hauteur, contextualise, observe les situations comme un spectateur lucide, sans pour autant s’en détacher totalement.
Pour lui, la capacité à exprimer une émotion avec sincérité et maîtrise est un outil de régulation managériale puissant.
Comment définissez-vous l’épanouissement professionnel ?
Son épanouissement tient dans un équilibre non négociable : être présent pour sa famille, préserver ses moments de vie personnelle.
Il évoque l’importance de partager deux repas par jour avec ses enfants, comme une ligne rouge à ne pas franchir.
Il parle aussi de sens, de kindness (bienveillance), et d’une attention concrète aux réalités du terrain.
Dans ses contextes locaux, la reconnaissance passe d’abord par un salaire juste.
Les enjeux plus “sophistiqués” comme le climat ou le bien-être viennent ensuite.
Un regard lucide sur l’inclusion et l’émotion dans des contextes où la priorité reste la survie économique.
Ce que nous retenons de ce Portrait Émotionnel
Khaled incarne un leadership ancré, engagé et profondément humain.
Il nous rappelle que l’émotion, la justice et le bon sens peuvent coexister, même (et surtout) dans des environnements complexes.
Un témoignage fort, sans fard, à la croisée du business, de l’éthique et de l’intelligence émotionnelle.
