Place au Portrait Émotionnel de Grégory Poisay, Directeur Général du Groupe Boldoduc. Étudiant, il crée FacilenFil qui rejoint le giron de Boldoduc il y a une douzaine d’années.
Avec la série Portrait Émotionnel, Fullémo donne la parole à des femmes et des hommes qui incarnent, à leur manière, l’intelligence émotionnelle au travail.
À travers ces témoignages sincères et inspirants, nous cherchons à sensibiliser au rôle des émotions dans la vie professionnelle et à libérer une parole encore trop souvent tue en entreprise.
Chaque portrait est structuré autour de six questions identiques, et retranscrit avec soin pour préserver l’authenticité et la profondeur des échanges.
Notre intention : inspirer, transmettre des clés, et favoriser l’épanouissement professionnel en rendant visibles des récits vécus.
- Peux-tu te présenter ?
- Comment définis-tu ton métier ?
- Quel est le sens que tu donnes à ton job ?
- Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?
- Raconte-moi une expérience où tu t’es senti dépassé par tes émotions.
- Quelles sont tes techniques pour rester confortable dans des situations émotionnellement intenses ?
- Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?
- Ce que nous retenons de ce Portrait Émotionnel
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Peux-tu te présenter ?
Je suis Directeur Général de la société Boldoduc. Notre raison d’être est de concevoir et fabriquer des solutions destinées à la santé, au bien aller et au bien vieillir, à base des textiles de demain.
Nous sommes 80 personnes en France, et avons une filiale en Tunisie avec 290 collaborateurs. J’ai également fondé Facilenfil, intégrée à Boldoduc, née d’un projet étudiant devenu une aventure entrepreneuriale de 18 ans.
Comment définis-tu ton métier ?
Je porte à la fois la direction générale, les RH et la direction commerciale. Mon métier, c’est comprendre les besoins des collaborateurs, les mettre dans les meilleures conditions pour réussir, tout en maintenant la performance et la cohérence stratégique.
J’incarne aussi la vision, avec mon associé Jean-Charles et Anaïs, notre DAF. Mon rôle, c’est de créer un collectif aligné, confiant, impliqué.
Quel est le sens que tu donnes à ton job ?
Je suis fier de donner du travail à 80 personnes, dont beaucoup étaient en reconversion ou en situation de handicap.
Le sens, c’est aussi d’avoir un impact positif sur l’environnement, sur le vivant.
Et surtout : offrir un cadre où les gens sont heureux de venir travailler.
Nos valeurs – cohésion, respect, confiance, développement durable, ouverture – sont incarnées, co-construites avec les équipes, et servent de boussole.
Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?
Je suis hypersensible, même si peu de monde le sait dans l’entreprise.
Je garde beaucoup pour moi. Mon rôle est de rassurer, pas d’inquiéter.
Je partage mes doutes avec mes plus proches, mais pas mes peurs.
La confiance est une valeur centrale, et je veille à ne pas la fragiliser.
J’écoute les émotions de mes collaborateurs, mais je mets des limites. Je ne suis pas “le bureau des pleurs” : l’entreprise reste un lieu de production.
Raconte-moi une expérience où tu t’es senti dépassé par tes émotions.
La crise COVID a été une expérience émotionnelle hors norme.
Nous avons basculé de la peur de fermer à une mobilisation collective inédite : 12 millions de masques produits, 3 500 personnes impliquées, deux ateliers créés en urgence.
C’était exaltant, intense, bouleversant. Nous avons su garder la tête froide, respecter nos valeurs, et transformer cette crise en levier de transformation.
Je n’ai jamais autant pleuré… de joie.
Quelles sont tes techniques pour rester confortable dans des situations émotionnellement intenses ?
Je prends du recul. Je partage avec mes associés. J’ai besoin de confronter mes ressentis pour valider la réalité.
Je fais du sport tous les jours. Un peu, mais régulièrement. C’est vital pour mon équilibre.
Parfois avec mon fils, ce sont des moments joyeux, simples, essentiels.
Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?
C’est me lever heureux le matin. Sentir que j’ai un rôle à jouer, que j’apporte quelque chose au monde.
Mais je ne peux pas être bien au travail si je ne le suis pas aussi chez moi.
L’épanouissement, c’est cet équilibre subtil entre les deux sphères.
Ce que nous retenons de ce Portrait Émotionnel
Grégory incarne un leadership sensible mais structurant, où la retenue émotionnelle n’est jamais du refoulement, mais une forme de responsabilité.
Il nous rappelle qu’on peut être profondément engagé, émotif, instinctif… et garder la tête froide.
Son témoignage sur la crise COVID est une leçon de résilience collective : réagir vite, avec humanité, sans jamais perdre ses repères.
Enfin, il nous transmet une conviction forte : l’entreprise est un lieu de transformation, pour soi et pour le monde.
Merci à Grégory Poisay pour ce partage inspirant et entier.
