Aujourd’hui, place au portrait émotionnel de Bénédicte Curan, fondatrice de Recettes et Cabas
Avec la série Portrait Émotionnel, Fullémo donne la parole à des femmes et des hommes qui incarnent, à leur manière, l’intelligence émotionnelle au travail.
À travers ces témoignages sincères et inspirants, nous cherchons à sensibiliser au rôle des émotions dans la vie professionnelle et à libérer une parole encore trop souvent tue en entreprise.
Chaque portrait est structuré autour de six questions identiques, et retranscrit avec soin pour préserver l’authenticité et la profondeur des échanges.
Notre intention : inspirer, transmettre des clés, et favoriser l’épanouissement professionnel en rendant visibles des récits vécus.
Comment définis-tu ton métier ?
Je fais tout. Je suis cheffe d’entreprise, donc je gère les achats, les fournisseurs, les menus, la stratégie, le site, les réseaux, la logistique… J’essaie d’organiser les tâches pour structurer l’équipe. Je me suis créée un métier sur-mesure, qui me ressemble. Chaque jour est différent, il n’y a pas de routine. Et ça me plaît. J’ai toujours été comme ça : j’aime les choses qui bougent, avec du rythme.
Quel est le sens que tu donnes à ton job ?
Ce projet, c’est une évidence. Je suis convaincue que notre concept répond à un vrai besoin. L’idée m’est venue à une période où je travaillais beaucoup, avec trois enfants. Je voulais bien manger sans passer des heures à faire les courses ni réfléchir à ce que j’allais cuisiner.
Je voulais surtout soulager la charge mentale liée aux repas du quotidien. C’est ce que je propose aujourd’hui à nos clients : des produits de qualité, faciles à préparer, dans le respect des saisons et de leur budget.
J’ai aussi à cœur de faire grandir les gens autour de moi. Je laisse une vraie place à chacun, j’écoute beaucoup. Mes collaboratrices sont toutes très investies. On forme une équipe très soudée, très humaine. Le lien humain est central dans ma manière de travailler.
Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?
Je suis quelqu’un d’assez pudique. Même si je ne les montre pas toujours, mes émotions sont très présentes. L’intuition, ce que je ressens vis-à-vis d’une situation, d’une personne ou d’un projet, joue un rôle essentiel. Cette écoute intérieure m’aide à prendre des décisions avec justesse.
Je ne m’emporte jamais, je garde toujours le contrôle, surtout devant les équipes. Mais cela ne veut pas dire que je suis froide ou distante. Je suis attentive, très à l’écoute. J’essaie de créer un environnement de confiance, où chacune peut s’exprimer. L’émotion, je la gère plus en interne, en introspection.
Raconte une situation où tu t’es sentie dépassée par tes émotions
Le premier confinement a été une période très intense. Dès l’annonce, j’ai ressenti une grosse montée d’adrénaline. Le téléphone a explosé. Les commandes ont doublé, alors que tout était flou : les fournisseurs, la chaîne logistique, les livraisons. C’était un moment de panique, mais il fallait tenir.
J’ai beaucoup donné pendant cette période. J’ai dormi trois heures par nuit. Mais j’ai aussi ressenti une énorme fierté. On a tenu bon. On a réussi à livrer tout le monde, et les retours clients ont été incroyablement positifs. Ça a été une vraie claque émotionnelle, dans tous les sens du terme.
Quelles sont tes techniques pour gérer les situations émotionnelles ?
J’en parle autour de moi. Je m’entoure de gens de confiance, je partage mes doutes. J’ai aussi des personnes ressources, comme un coach ou des experts extérieurs. Parfois, il suffit d’un bon échange pour y voir plus clair.
Je fais aussi beaucoup de sport. C’est mon exutoire. Courir me permet de lâcher prise. Et je suis attentive aux signaux : si je sens que je suis fatiguée ou que quelque chose me pèse, je prends du recul.
Je ne cherche pas à tout maîtriser. J’accepte que certaines choses m’échappent. L’important, c’est de rester en mouvement.
Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?
Pour moi, l’épanouissement professionnel, c’est se lever le matin avec l’envie d’y aller. C’est sentir qu’on est à sa place, qu’on fait quelque chose qui a du sens. Je suis alignée avec mes valeurs et j’ai construit une entreprise à mon image. Ce n’est pas toujours facile, mais je sais pourquoi je me lève chaque jour.
Ce que nous retenons de ce Portrait Émotionnel
À travers ce témoignage sincère et lucide, Bénédicte Curan nous montre qu’il est possible d’entreprendre avec authenticité, en assumant ses émotions tout en gardant le cap.
Son parcours illustre la force de l’intuition, l’importance de l’écoute et le rôle central de l’humain dans la réussite entrepreneuriale.
Elle nous rappelle aussi qu’un projet professionnel peut naître d’un besoin personnel, et se transformer en une aventure collective pleine de sens.
Avec humilité et détermination, Bénédicte incarne une forme d’épanouissement professionnel aligné, dans lequel chaque émotion devient un indicateur précieux pour avancer, s’ajuster, et grandir.
Merci à elle pour ce partage inspirant.
