Aujourd’hui, place au portrait émotionnel de Clarence Thiery, Dirigeante de Sydo & co-fondatrice de l’école Le Bahut
Avec la série Portrait Émotionnel, Fullémo donne la parole à des femmes et des hommes qui incarnent, à leur manière, l’intelligence émotionnelle au travail.
À travers ces témoignages sincères et inspirants, nous cherchons à sensibiliser au rôle des émotions dans la vie professionnelle et à libérer une parole encore trop souvent tue en entreprise.
Chaque portrait est structuré autour de six questions identiques, et retranscrit avec soin pour préserver l’authenticité et la profondeur des échanges.
Notre intention : inspirer, transmettre des clés, et favoriser l’épanouissement professionnel en rendant visibles des récits vécus.
- Comment définis-tu ton métier ?
- Quel est le sens que tu donnes à ton job ?
- Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?
- Raconte une situation où tu t’es sentie dépassée par tes émotions
- Quelles sont tes techniques pour gérer les situations émotionnelles ?
- Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?
- Ce que nous retenons de ce Portrait Émotionnel
Comment définis-tu ton métier ?
Clarence Thiery : Mon métier est de donner envie d’apprendre. Chez Sydo, notre objectif est de trouver les meilleurs moyens pour capter l’attention, transmettre des sujets complexes, et s’assurer qu’ils soient retenus à long terme.
Nous créons des dispositifs pédagogiques qui cassent les codes. On mêle communication, humour, esthétique, pédagogie, rupture. On intervient sur des contenus denses ou techniques (santé, finance, prévention, etc.) pour les rendre compréhensibles par le plus grand nombre.
Quel est le sens que tu donnes à ton job ?
Le sens vient du plaisir. Dès le départ, j’ai voulu faire ce que j’aimais avec des gens que j’aimais.
Ce plaisir est d’abord venu des sujets variés que je découvrais en tant qu’opérationnelle, puis il est venu de l’équipe.
Aujourd’hui, ma mission, c’est de faire en sorte que chacun chez Sydo prenne du plaisir à travailler, à apprendre, à évoluer.
Je veux que le bureau soit une zone de sécurité : un endroit où on est content de venir, même quand ça ne va pas ailleurs.
Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?
Je suis entière, donc mes émotions sont toujours là. Je pleure souvent, surtout enceinte !
Mais ce sont les compliments qui me font pleurer, plus que les critiques.
Je suis très franche. Si je trouve quelque chose nul, je le dis. Ça peut impressionner, mais je ne joue pas un rôle de dirigeante distante.
Je suis très proche de mon équipe, certains sont des amis. On parle de tout. Et je protège toujours « mes petits ».
Chez Sydo, tout le monde exprime ses émotions à sa manière. On s’écoute, on se soutient. C’est aussi ça, notre force.
Raconte une situation où tu t’es sentie dépassée par tes émotions
Il y a eu ce moment où deux collaboratrices sont parties. L’une de manière très formelle, comme avec n’importe quel employeur.
Je venais d’accoucher, j’étais vulnérable, et cette distance m’a profondément ébranlée.
J’ai organisé une réunion de crise. Mon associé a pris la parole, car je ne pouvais pas gérer ce moment émotionnellement.
Je suis partie en vacances, j’ai pris du recul. Et j’ai repensé Sydo de fond en comble.
Ça a été un moment de bascule. Depuis, l’équipe n’a jamais été aussi soudée, ni l’organisation aussi fluide. Ce mal a été un vrai bien.
Quelles sont tes techniques pour gérer les situations émotionnelles ?
Je laisse passer une nuit avant de réagir. Et je parle. À mon mec, à mes amies, selon le sujet.
Sinon, je me vide la tête avec une série Netflix.
Avec l’équipe, je rassure. Je leur rappelle qu’ils sont compétents, qu’ils maîtrisent leur sujet, et que leur stress témoigne de leur engagement. Mieux vaut une panique sincère qu’une nonchalance vide — je n’ai aucun doute, ils donneront tout.
Et je reste attentive à l’émotionnel de chacun. Je régule les charges de travail en fonction des situations personnelles. On fait attention les uns aux autres, et ça change tout.
Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?
Pour moi, l’épanouissement professionnel, c’est quand on aime ce qu’on fait, avec qui on le fait, et pourquoi on le fait.
Chez Sydo, je ne me suis jamais ennuyée en 13 ans. On se renouvelle sans cesse. On invente tout le temps.
Bientôt, je pars vivre un an au Canada. Ce qui me manquera ? L’équipe, les discussions autour de la machine à café.
Notre force, c’est notre lien. Chez nous, on s’aime, on se dit les choses, on s’entraide. Personne n’est laissé de côté.
Je recrute avec cette boussole : 50 % de compétences, 50 % de compatibilité humaine.
On fonctionne en famille, avec de la cooptation, de la confiance, de la solidarité. C’est notre recette. Et elle marche.
Ce que nous retenons de ce Portrait Émotionnel
À travers ce témoignage sincère et lumineux, Clarence Thiery incarne une intelligence émotionnelle joyeuse, intuitive et profondément humaine.
Elle rappelle que les émotions, loin d’être une faiblesse, sont un levier de cohésion, d’authenticité et de performance collective.
Un grand merci à elle pour ce partage sans filtre, inspirant et terriblement vrai !
