Avec la série Portrait Émotionnel, Fullémo donne la parole à des femmes et des hommes qui incarnent, à leur manière, l’intelligence émotionnelle au travail.
À travers ces témoignages sincères et inspirants, nous cherchons à sensibiliser au rôle des émotions dans la vie professionnelle et à libérer une parole encore trop souvent tue en entreprise.
Chaque portrait est structuré autour de six questions identiques, et retranscrit avec soin pour préserver l’authenticité et la profondeur des échanges.
Notre intention : inspirer, transmettre des clés, et favoriser l’épanouissement professionnel en rendant visibles des récits vécus.
Vous allez découvrir le portrait émotionnel de Nathalie Chaize.
- Portrait émotionnel de Nathalie Chaize
- Qui est-elle ?
- Comment définis-tu ton métier ?
- Quel est le sens que tu donnes à ton travail ?
- Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?
- Une situation où tu t’es sentie dépassée par tes émotions
- Tes techniques pour rester confortable dans l’inconfort émotionnel ?
- Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?
- Ce que nous retenons de ce Portrait Émotionnel
Portrait émotionnel de Nathalie Chaize
Qui est-elle ?
Nathalie Chaize est créatrice de mode et directrice de la marque éponyme depuis plus de 35 ans. Elle est aussi engagée dans de nombreuses associations, portée par une vision sensible, humaine et inclusive de son métier.
Avec générosité, sincérité et créativité, elle nous transmet dans ce portrait émotionnel sa passion pour le vêtement… et pour les femmes qu’elle habille.
Comment définis-tu ton métier ?
Créatrice de mode, je conçois des vêtements pour révéler les femmes, pas pour les cacher.
Ce métier, je l’ai d’abord vécu comme une manière d’embellir. Il est devenu, avec le temps, une façon d’accompagner, de renforcer, d’émanciper.
Je crée des vêtements pour le quotidien, pensés pour les femmes actives, les femmes chefs d’entreprise. Ils doivent être pratiques, esthétiques et porteurs de puissance.
Ce métier est un engagement. J’ai monté ma marque à 23 ans, avec mon mari. Ensemble, nous avons construit une aventure humaine et professionnelle hors norme, où l’amour, la complicité et la créativité sont les piliers.
Aujourd’hui encore, mon ambition reste la même : que chaque femme puisse se reconnaître dans un vêtement. Que ce vêtement lui donne envie de s’aimer, de s’affirmer, de se tenir droite. Je veux qu’elle dise « ça, c’est moi ».
Quel est le sens que tu donnes à ton travail ?
Pour moi, le sens est évident : contribuer à l’estime de soi des femmes.
Donner confiance, faire rayonner, soutenir leur singularité.
Habiller une femme, c’est s’adresser à sa personnalité, à sa morphologie, à ses mouvements. Je travaille sur les lignes, les volumes, les matières. Je veux que chacune trouve sa place dans mes collections.
Au-delà du vêtement, c’est une forme de transmission : celle d’une histoire, d’un couple, d’une entreprise bâtie sur des valeurs fortes et humaines. Mon parcours s’est construit avec exigence, passion et fidélité à moi-même.
J’ai eu la chance d’avoir un compagnon de route qui a cru en moi, qui m’a épaulée, qui a fait de la gestion une forme de création. C’est cette synergie, ce respect mutuel, qui a donné à notre aventure sa longévité.
Le sens, c’est aussi de ne jamais trahir ses valeurs. De faire avec le cœur, sans compromis sur ce qui compte.
Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?
Mes émotions sont mon moteur. Elles nourrissent ma créativité.
Je cherche l’étonnement, l’émerveillement, la surprise.

Tout ce qui me touche me fait créer. Une exposition, un livre, un voyage, une rencontre. Je suis très curieuse, avide d’images, de sensations, de récits féminins.
J’ai aussi beaucoup d’empathie. J’ai besoin d’être en lien, d’écouter, de ressentir. C’est ce qui me pousse à m’engager, à transmettre, à donner.
Je suis investie dans plusieurs associations, notamment une qui aide les femmes à se réinsérer. Je leur propose des vêtements pour passer leurs entretiens. Cela leur permet de se sentir bien dans leur peau, de se concentrer sur leur discours, et d’aborder ce moment crucial avec assurance.
Cette expérience m’a beaucoup transformée. Elle m’a appris que le vêtement, ce n’est pas seulement ce qu’on voit : c’est aussi ce qu’on sent, ce qu’on vit, ce qui se passe à l’intérieur de soi.
Une situation où tu t’es sentie dépassée par tes émotions
Je pense à un défilé de mode que j’ai organisé pour une association de femmes déficientes visuelles.
C’était un projet ambitieux, très émouvant.
La première fois que je leur ai présenté mes vêtements, je ne savais pas comment faire. Comment décrire un vêtement à quelqu’un qui ne voit pas ? Comment évoquer une couleur, une coupe, une matière ?
Mais elles m’ont guidée. Elles ont touché, senti, interprété. Elles ont réagi aux textures, aux formes, aux sensations. Ce sont elles qui m’ont appris à ressentir un vêtement autrement.
Ce défilé a été l’un des plus beaux moments de ma carrière. Tout y était : la fragilité, la force, la beauté, la fierté. Une grande leçon d’humanité, de création… et d’émotion.
Depuis, je ferme les yeux quand je crée. Je me demande : que ressent-on quand on porte cette pièce ? Que dit-elle de soi, au-delà du miroir ?
Tes techniques pour rester confortable dans l’inconfort émotionnel ?
Ma première ressource, c’est la respiration. J’apprends à ralentir, à revenir à moi, à apaiser le tumulte intérieur.
La colère est l’émotion la plus difficile à gérer pour moi. Elle me fait perdre mes moyens, me fait dire des choses que je regrette. Alors je m’efforce de la contenir, de la comprendre.
Je prends du recul. J’essaie de me mettre à la place de l’autre. D’interroger ses raisons, sa douleur, sa perspective.
C’est une gymnastique mentale qui me fait du bien. Elle me permet de ne pas rester enfermée dans la réactivité. Elle m’aide à rester ouverte, alignée, posée.
Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?
Mon épanouissement professionnel est totalement lié à mon épanouissement personnel.
Je fais un métier que j’aime, vis une histoire d’amour inspirante et suis alignée avec mes valeurs.
Même les périodes les plus difficiles ont été formatrices. Les hauts ne m’ont jamais fait perdre pied, les bas ne m’ont pas brisée. Je me suis toujours dit : tu es la même, quoi qu’il arrive.
Je crois profondément que l’épanouissement, c’est cette capacité à rester centré. À ne pas déroger à ce qui fait sens. À faire son travail avec tout son cœur, sans trahir ce qu’on est.
Il faut faire des concessions, bien sûr. Mais il y a une ligne intérieure à ne jamais franchir. Une cohérence intime qui nous guide.
C’est cela que je souhaite aux nouvelles générations : de réussir, oui, mais surtout d’être en paix avec ce qu’elles font. D’avancer dans une voie qui leur ressemble. Et de ne jamais oublier pourquoi elles ont commencé.
Ce que nous retenons de ce Portrait Émotionnel
Nathalie Chaize nous montre que la création peut être un acte d’amour. Que le vêtement est bien plus qu’un apparat : c’est un vecteur de puissance, de confiance, de transformation.
Ce portrait émotionnel de Nathalie Chaize est un témoignage précieux, sensible et inspirant. Il rappelle que l’intelligence émotionnelle passe aussi par l’intelligence du corps, du tissu, du regard.
Chez Fullémo, nous sommes honorés de relayer la parole de femmes comme elle, qui créent, qui relient, qui osent être pleinement elles-mêmes.