Place au Portrait émotionnel de Sacha Rosenthal, PDG fondateur de XEFI, société de services informatiques auprès des TPE et PME.
Avec la série Portrait Émotionnel, Fullémo donne la parole à des femmes et des hommes qui incarnent, à leur manière, l’intelligence émotionnelle au travail.
À travers ces témoignages sincères et inspirants, nous cherchons à sensibiliser au rôle des émotions dans la vie professionnelle et à libérer une parole encore trop souvent tue en entreprise.
Chaque portrait est structuré autour de six questions identiques, et retranscrit avec soin pour préserver l’authenticité et la profondeur des échanges.
Notre intention : inspirer, transmettre des clés, et favoriser l’épanouissement professionnel en rendant visibles des récits vécus.
Portrait émotionnel de Sacha Rosenthal
Comment définis-tu ton métier ?
Mon métier est un métier de service. Chez XEFI, notre mission est simple : améliorer la performance des autres. À travers l’IT, mais pas uniquement. Aujourd’hui, nous allons bien au-delà : nous accompagnons l’humain, l’entrepreneur, la dynamique d’entreprise. Le service aux autres, c’est ma vocation, presque une obsession.
Quel est le sens que tu donnes à ton job ?
Le sens, pour moi, c’est de permettre aux organisations de devenir plus performantes. La performance est un levier de transformation. Mais elle ne se décrète pas, elle se construit dans un cadre bienveillant, structurant. Chez XEFI, tout commence par trois fondamentaux que je défends chaque jour : l’accueil, la rapidité, et l’engagement.
L’accueil est une posture. Il n’est pas réservé au client : il commence en interne. Il est culturel, transversal. Chez nous, même les développeurs respectent un dress code. Pourquoi ? Parce que bien s’habiller pour accueillir l’autre, c’est le début du respect. C’est aussi ce qui crée une ambiance de travail saine et positive.
La rapidité n’est pas de la précipitation. C’est une forme d’agilité. J’insiste toujours : « Visez la rapidité et vous deviendrez bons. Visez juste la qualité, vous ne serez jamais rapides. » Enfin, l’engagement se travaille dans le détail : fixer un rendez-vous, honorer un mot, faire ce qu’on dit. Ça crée de la confiance. Et la confiance, c’est la base de tout.
Quels impacts ont tes émotions sur ton travail ?
L’émotion est partout. Dans une entreprise de service, c’est même la matière première. Mon rôle en tant que dirigeant, c’est de maîtriser mes émotions sans les nier. Je ne veux pas d’un management qui dissimule. Je veux d’un management lucide, régulé. Quand je suis en colère, je l’exprime. Mais jamais de manière agressive. Je choisis mes mots. Et ensuite, je reviens à l’équilibre.
La tristesse, je la reconnais. Mais je refuse qu’elle s’installe. Je la gère, je l’apprivoise, je fais ce qu’il faut pour ne pas la laisser m’impacter durablement.
Raconte-moi une expérience dans laquelle tu t’es senti dépassé par tes émotions ?
Les moments les plus difficiles ont toujours impliqué ma sphère privée dans l’entreprise. Gérer la famille dans un cadre professionnel, c’est extrêmement complexe émotionnellement. J’ai dû licencier un de mes frères. C’est une décision que je n’aurais jamais pensé devoir prendre, mais elle était nécessaire. L’émotionnel était trop fort, trop toxique.
Autre exemple : jeune entrepreneur, j’ai été trahi par un collaborateur. Je suis monté dans une colère noire, presque incontrôlable. J’étais prêt à exploser. Heureusement, un jeune commercial — qui est aujourd’hui mon DG — a su poser les bons mots. J’ai appris ce jour-là que la régulation émotionnelle est un chemin, et que l’entourage peut être un soutien décisif.
Quelles sont tes techniques pour rester confortable dans des situations qui t’impactent émotionnellement ?
Le sport. C’est mon ancrage. Dix à douze heures par semaine, un coach trois fois par semaine. Je m’interdis deux jours sans sport. J’ai compris que la santé physique me donne la stabilité émotionnelle. J’ai aussi testé la respiration, la sophrologie… pas encore intégré dans mes routines, mais je suis curieux de tout ce qui peut aider mes collaborateurs.
Je fais attention à mon hygiène de vie. Je ne bois pas, je ne fume pas. Je dors mal, c’est mon point faible. Mais je travaille à l’améliorer. Et surtout, j’ai appris à me connaître. À sentir les signes de saturation, et à réagir avant de basculer.
Comment définis-tu l’épanouissement professionnel ?
C’est simple : les gens sont épanouis quand ils sont performants. Mais pour être performants, il faut être à la bonne place. Mon rôle, c’est de trouver cette place pour chacun. J’observe, j’écoute, j’expérimente. Et je mets les outils à disposition : coachs sportifs, salles de sport, kiné, accompagnement humain.
Chez XEFI, on a 26 coachs sportifs, dont 5 en CDI. Ils ne font pas que du sport : je les paye aussi pour créer du lien, faire de l’humain. C’est ça mon modèle. Une entreprise, ce n’est pas qu’un lieu de travail. C’est un écosystème émotionnel. Et moi, je veille à l’équilibre de cet écosystème.
Ce que nous retenons de ce Portrait Émotionnel
Ce témoignage puissant nous rappelle que l’émotion n’est pas une faiblesse du leader, mais une ressource maîtrisée. Voici les enseignements que nous en tirons :
- L’émotion peut (et doit) s’exprimer dans un cadre clair. Sacha incarne un leadership qui autorise la colère, la tristesse ou la fatigue… mais jamais sans conscience. Il prouve que l’on peut être exigeant, engagé, et profondément humain.
- L’accueil est un acte de gouvernance. Chez XEFI, la posture d’accueil n’est pas cosmétique : elle structure l’ensemble du fonctionnement managérial et relationnel.
- La performance n’est pas en contradiction avec le soin. Bien au contraire : ici, le sport, l’hygiène de vie, le sens donné à l’action deviennent des leviers puissants d’engagement durable.
- L’alignement émotionnel est un facteur clé de confiance. En nommant ce qu’il ressent, en maîtrisant ses réactions, Sacha construit une culture d’exemplarité émotionnelle qui inspire et sécurise.
